logo dma DÉFENSE DES
MILIEUX AQUATIQUES

CP - Le TA suspend toutes les pêches de la lamproie marine en Gironde

Sur la requête de DÉFENSE DES MILIEUX AQUATIQUES, le tribunal administratif de Bordeaux suspend toutes les pêches de la lamproie marine en Gironde.

► « L’exécution de l’arrêté du 28 mars 2023 du préfet de la Gironde est suspendue en tant qu’il
autorise dans ses annexes 1, 4 et 5 la pêche à la lamproie marine, et ce, jusqu’à ce qu’ il soit statué
sur la requête au fond.
 »

C’est l’article essentiel du dispositif du jugement 2301662 rendu le 17 avril 2023 par le tribunal
administratif de Bordeaux.

► DÉFENSE DES MILIEUX AQUATIQUES avait déposé une première requête en référé
suspension contre l’arrêté réglementaire permanent du 2 mars 2022. L’audience était prévue le 6
avril. L’administration l’a alors abrogé et remplacé par un second arrêté du 28 mars 2023, nous
obligeant à nous désister de la première action pour attaquer ce nouvel arrêté. Une précieuse
semaine de plus a été perdue pour les lamproies.

L’audience en référé a finalement eu lieu le 13 avril dernier, rue Tastet à Bordeaux.

L’état de conservation de la lamproie marine est jugé catastrophique depuis une dizaine d’année : les
comptages au niveau des barrages du Bergeracois se sont annulés, les nids sont devenus rarissimes
et surtout MIGADO, l’association en charge du suivi des lamproies marines , a documenté un
effondrement de la densité de toutes les classes d’âge des larves de lamproie dans les sédiments des
rivières. Cela signifie qu’à partir de 2022, il n’existe pratiquement plus aucune lampe juvénile pour
dévaler en mer et y envisage la population adulte où chaque individu grossit en deux à trois ans.

Communiqué de presse du 17-4-2023, jugement 2301662 Lamproie marine 1 / 2

Cela signifie que l’effondrement de la lamproie marine est en train de se réaliser sous nos yeux et
sera acté en 2026 au plus tard.

La responsabilité du bouc émissaire qu’est le silure, mise en avant par l’administration et les
pêcheurs, reste à prouver puisque les pêcheurs ont déclaré la bagatelle de 77 500 lamproies en 2022
et qu’aucune étude n’a jusqu’ici démontrée que les lamproies étaient consommées par les silures
avant de se reproduire , ce qui serait bien la seule circonstance éventuellement dommageable pour
l’avenir de l’espèce.

La translocation consiste à déplacer des lamproies vivantes sur des frayères dans le but de les
soustraire à la prédation supposée des silures. Les manipulations sur le Ciron sont porteuses d’espoir
mais la réussite d’une telle entreprise ne pourra être démontrée qu’au terme de la durée du cycle de vie
de la lamproie marine, une dizaine d’années, quand on aura réussi à prouver que les juvéniles
issus de ces translocations sont eux-mêmes capables de revenir se reproduire de manière autonome.

L’importance socio-économique de la pêcherie professionnelle de lamproie marine a été évoquée
par la défense mais jamais établie. Aucun chiffre d’affaires n’a été présenté. Il s’avère que les 37
pêcheurs professionnels sont, à l’exception d’une poignée, des pluriactifs qui dépendent
principalement d’une autre activité, comme viticulteur dans le Sauterne ou le Saint Émilion, artisan,
marin-pêcheur ou … retraité ! En effet, il suffit d’acheter une licence de pêche pour se qualifier de
« professionnel ».

Enfin, que les gastronomes se rassurent, l’espèce Petromyzon marinus est une espèce envahissante
aux USA depuis la construction d’un canal qui a shunté les chutes de Niagara et un permis aux
lamproies marines d’envahir les grands lacs nord-américains. Les américains ne savent plus
comment s’en débarrasser. Il semble que le marché de la gastronomie bordelaise ne devrait donc pas
manquer de lamproies.

Philippe GARCIA

président de DÉFENSE DES MILIEUX AQUATIQUES
07 82 46 99 03
maigre42@gmail.com


Sur le même thème