Un des problèmes centraux de la pêche est de ne pas savoir ce qui se capture. Ou de ne le savoir que de manière très imparfaite. Les scientifiques sont mêmes obligés d’en tenir compte en majorant les déclarations de capture de façon empirique.
Les saumons longent la côte très près du bord et juste sous la surface pour reconnaître leurs eaux douces natales. Cette habitude millénaire les expose fatalement aux filets des pêcheurs côtiers qui connaissent leurs habitudes depuis des siècles.
Or l’État persiste à autoriser ces pêcheurs professionnels à pêcher exactement comme il le faut et où il le faut au ras de la côte pour que les captures de ces migrateurs surviennent. De totale mauvaise foi, l’État qualifie ces captures d’accidentelles et, au nom de la “protection” de ces espèces, demande à ces pêcheurs qui n’ont pas le droit de les vendre de rejeter à la mer ces poissons systématiquement morts.
En représailles, les pêcheurs ne déclarent plus aucune capture de saumon le long de la côte aquitaine depuis 2012 et un marché de dupe s’est finalement installé.
Mais DÉFENSE DES MILIEUX AQUATIQUES a identifié deux rapports d’observation embarquées qui font la preuve de la réalité et de l’intensité de ces captures. S’il nous a fallu quelques mois et beaucoup de patience pour obtenir le premier rapport, il nous a fallu assigner IFREMER devant le tribunal administratif de RENNES pour obtenir le second rapport POPOVSKY. Ce second rapport nous est parvenu dans notre boîte à lettres, quelques jours avant l’audience, adressé par le Conseil départemental du département des Pyrénées-Atlantiques qui nous avait pourtant assuré quelques mois plus tôt qu’il ne détenait pas ce document. Constatant cette transmission en cours de procédure, le jugement 1900286 a donc statué au non lieu.
Ces deux rapports montrent que, pendant la saison de migration entre printemps et été, chaque navire côtier de la côte sud des Landes capture en moyenne à chaque marée la bagatelle de trois salmonidés. L’extrapolation à tous les navires concernés et à toute la saison aboutit à des milliers de saumons détruits en silence chaque année. C’est un problème général qui concerne toutes nos côtes. Un véritable hécatombe sur laquelle l’administration reste totalement muette alors que nos migrateurs dégringolent tous les ans plus bas dans les bas fond des derniers stades possibles du vivant et que des millions d’euros sont dépensés pour que ces malheureux poissons puissent franchir les barrages de béton dont nous avons hérissé toutes nos rivières.