Le recours introduit en septembre 2019 pour contester la pêche aux filets dans l'estuaire de la Gironde vient d'être rejeté pour « irrecevabilité ». DÉFENSE DES MILIEUX AQUATIQUES ne renonce pas pour autant à ouvrir enfin le débat sur le fond et demande cette fois-ci l'abrogation de l'arrêté préfectoral du 7 octobre 2014 qui organise la pêche professionnelle aux filets fixes et dérivants dans l'estuaire de la Gironde, couloir de migration de tous nos amphihalins.
Là où l’État doit “instaurer un système de protection stricte interdisant toute forme de capture, accidentelle ou intentionnelle, d’esturgeon” au nom de la directive Habitats, du code de l’environnement et d’un texte ministériel protégeant l’esturgeon, cet arrêté autorise les pêcheurs à pêcher exactement où et comme il le faut pour que ces captures se produisent. Et ces captures « accidentelles » surviennent effectivement, tuant ou blessant au passage une proportion méconnue d’entre eux, alors que la survie de l’espèce, en danger critique d’extinction, ne tient plus qu’à un fil, celui de la reproduction artificielle. Au nom de la directive Habitats, mais aussi du code de l’environnement et du principe de précaution, DMA demande que l’estuaire de la Gironde soit définitivement débarrassé de ces engins de pêche incapables d’épargner les derniers esturgeons européens, pas plus que d’autres amphihalins à l’agonie comme la grande alose.